Inefficacité de la rapamycine (sirolimus) topique 1 % dans le traitement des cicatrices d’acné chéloïdiennes chez un adolescent - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Les cicatrices pathologiques, chéloïdes et hypertrophiques, résultent d’une prolifération excessive de fibroblastes et d’un dépôt excessif de collagène dans la matrice extracellulaire. Des données récentes ont montré une activation anormale de la voie mammalian Target Of Rapamycin (mTOR) dans ces cicatrices. Nous rapportons un cas de cicatrices chéloïdiennes traitées par rapamycine topique.
Observation |
Un patient de 17 ans, de phototype II, était adressé pour prise en charge de cicatrices chéloïdiennes. Celles-ci elles étaient séquellaires d’une acné fulminans, traitée par corticothérapie orale pendant 6 mois et isotrétinoïne à faibles doses pendant 4 ans. Les cicatrices étaient présentes dans le dos, le décolleté, les épaules et les bras. Elles ont été traitées par dermocorticoïdes et corticoïdes intra-lésionnels, avec une efficacité limitée. Un traitement par rapamyine topique 1 %, 1 application/jour, était initié, à visée compassionnelle, sur 2 zones-tests. Après 3 mois, il n’y avait pas d’effet de ce traitement en termes d’épaisseur, de texture ni d’apparence. Le patient n’a rapporté aucune amélioration subjective. Aucun effet secondaire n’était noté (Annexe A).
Discussion |
La prise en charge des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes est difficile. Le taux de récidive est élevé en cas de chirurgie ou de laser, et l’impact sur la qualité de vie est fort. Les traitements actuellement proposés (corticoïdes topiques ou intra-lésionnels, laser, chirurgie…) sont souvent douloureux et incomplètement efficaces. La voie mTOR est une voie de signalisation intracellulaire intervenant dans la régulation de l’apoptose, de la croissance cellulaire et du cycle cellulaire, ainsi que dans l’angiogenèse. Des données récentes ont montré que les inhibiteurs de mTOR (sirolimus/rapamycine, évérolimus) ont des propriétés anti-fibrotiques en régulant l’expression du collagène. En outre, il a été montré une activation anormale de la voie mTOR dans les cicatrices pathologiques. Le retard de cicatrisation est un effet secondaire des inhibiteurs de mTOR pris par voie générale. Ceci a été notre rationnel pour proposer un traitement par rapamycine topique 1 %. Malgré une bonne observance et tolérance, la rapamycine topique n’a pas été efficace. Dans la littérature, la rapamycine topique est utilisée dans les angiofibromes de la face, à des concentrations variant de 0,003 % à 8 %. L’inefficacité du traitement chez notre patient pourrait s’expliquer par une concentration trop faible, ou par le fait que ces cicatrices étaient très épaisses, ne permettant pas un passage transcutané important.
Conclusion |
Nous rapportons le premier cas de cicatrices d’acné chéloïdiennes traitées par rapamycine topique. Aucune amélioration clinique n’a été mise en évidence, mais ce traitement pourrait être essayé sur des cicatrices récentes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chéloïde, Rapamycine topique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.560. |
Vol 145 - N° 12S
P. S341 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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